“Voix des jeunes, voix des femmes” : un dialogue transatlantique entre Kindia et Nantes sur la migration et les violences de genre

À travers un projet croisé entre la Guinée et la France, l’ONG Terrafrik et la Maison des Citoyens du Monde (MCM) unissent les voix des jeunes et des femmes pour interroger les racines sociales de la migration et des violences basées sur le genre. Témoignages, échanges artistiques, réflexions collectives et création d’outils pédagiques : un partenariat fertile entre Kindia et Nantes.

Kindia, Guinée — Nantes, France. Deux territoires éloignés, mais traversés par des dynamiques sociales comparables : crise migratoire, aspirations de jeunesse, inégalités de genre. C’est à la croisée de ces réalités que s’ancre le projet “Voix des jeunes, voix des femmes”, porté conjointement par l’ONG Terrafrik Guinée et la Maison des Citoyens du Monde de Nantes (MCM).
Conçu comme un espace d’échange, d’expression artistique et de réflexion, ce projet met en lumière les parcours de femmes et de jeunes confrontés aux violences, aux pressions sociales et aux rêves d’ailleurs. « C’est en donnant la parole à ceux et celles qu’on n’entend jamais que l’on déconstruit les stéréotypes sur les migrations et le genre. » Alpha Idy Baldé, Coordinateur de Terrafrik
Une approche participative et interculturelle
Le projet repose sur une démarche de co-construction entre les deux territoires. Des ateliers ont été organisés de part et d’autre : théâtre-forum à Kindia, création de livret, visite mituel, discussions croisées en ligne entre jeunes guinéens et nantais, projections de documentaires et débats sur les violences faites aux femmes migrantes.
Cette dynamique favorise une parole libre et incarnée, portée par celles et ceux qui vivent ces réalités. « J’ai vu dans ce projet une manière de dire nos douleurs, nos espoirs. À Kindia comme à Nantes, nous voulons vivre libres, dignes, en sécurité. »  Mariama Ciré Camara, coordinatrice de la MCM
Un partenariat exemplaire au service de l’éducation citoyenne
Ce projet s’inscrit dans les missions fondamentales des deux structures partenaires : éducation à la citoyenneté, renforcement des droits humains, solidarité internationale. Il illustre une méthode de coopération fondée sur l’égalité, la réciprocité et l’ancrage local. « Ce projet incarne le type de coopération dont le monde a besoin: horizontal, sensible, ancré dans la réalité des territoires. » Alain Richard, Vice président de  la MCM
Au-delà des échanges, le projet vise à produire des ressources pérennes (témoignages filmés, supports pédagogiques, livret sur les pratiques d’ECSI) pour nourrir les politiques publiques et les actions associatives dans les deux pays.
Des perspectives à long terme
“Voix des jeunes, voix des femmes” s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération décentralisée et de solidarité internationale, que Terrafrik développe à travers son réseau africain et européen. Ce projet pilote pourrait déboucher sur d’autres formes de dialogue interculturel, intégrant également les dimensions écologiques et économiques des migrations.
Pour les bailleurs, ce type de projet représente un levier stratégique : à la fois ancré localement, pertinent socialement et reproductible dans d'autres territoires.

Parce qu’écouter les voix des jeunes et des femmes, c’est anticiper les défis de demain, Terrafrik et la MCM appellent à renforcer ce type de coopération sensible et transformatrice.